Tout d’abord, il est important de distinguer entre le prix de l’énergie électrique et le tarif d’utilisation du réseau d’électricité qui, ensemble avec les taxes, constituent le prix final payé par le consommateur. C’est le tarif d’utilisation du réseau qui est concerné par le changement de structure tarifaire. Le prix de l’électricité en lui-même, qui reste la variable principale dans le prix final payé par le consommateur, n’est pas impacté par ce changement et en est indépendant.

Premièrement, les flux d’énergie sur les réseaux augmentent aujourd’hui et à l’avenir, tout comme les utilisations simultanées (four, machine à laver, recharge d’un véhicule électrique, utilisation d’une pompe à chaleur, etc.), augmentant ainsi le risque de pics de puissance voire de congestions du réseau. Deuxièmement, le système actuel n’est pas équitable, parce qu’il n’est pas réflectif des coûts réels d’utilisation du réseau. Ainsi, aujourd’hui et plus encore à l’avenir, certains utilisateurs devraient payer moins et d’autres davantage pour l’utilisation qu’ils font du réseau de par leur comportement de consommation. Voilà pourquoi les gestionnaires de réseau ont souhaité anticiper et trouver dès aujourd’hui une réponse équitable et complémentaire à cette évolution de l’utilisation du réseau, et qui se rajoute au développement continu du réseau.

Appliquée à partir du 1er janvier 2025, la nouvelle tarification d’utilisation du réseau accorde tout simplement une place plus importante à la notion de puissance. Pour rappel : cette dernière s’exprime en Watt (W) ou, plus couramment, en kilowatt (kW). C’est une valeur momentanée représentant l’intensité de l’action, comparable à la vitesse d’un véhicule ou au débit d’un fleuve. À l’avenir, l’impact de chaque utilisateur et de chaque utilisation se reflètera dans les tarifs appliqués et donc dans les coûts facturés pour l’utilisation du réseau. Un nombre limité de niveaux de puissance de référence, calibrés en fonction des usages et des profils les plus courants, seront ainsi attribués de manière automatique aux utilisateurs sur base de leur historique de consommation, et ces derniers seront alors facturés sur cette base.

La transition se fera en douceur, et le changement a peu d’impact sur le consommateur moyen ni sur la vaste majorité des consommateurs. Seules les modalités de facturation vont changer, avec donc une place plus importante accordée à la notion de puissance. Et pour la très grande partie des gens, aucune action ne sera à entreprendre à ce niveau, ni avant ni après le changement. À l’avenir, tous les consommateurs paieront en effet le prix juste de l’utilisation qu’ils font du réseau, y inclus donc ceux qui, de par leur comportement de consommation et d’utilisation du réseau, génèrent des pics de puissance que le réseau doit absorber. À l’heure actuelle, le tarif appliqué ne reflète pas encore les coûts réels de ces utilisateurs. Enfin, il faut préciser que le prix de l’électricité (et non le tarif d’utilisation du réseau) reste tout de même la variable principale dans le prix final facturé au consommateur.

À partir de janvier 2025, le niveau de puissance de chaque consommateur est indiqué sur sa facture. En amont de la mise en application, ces niveaux de puissance ont été attribués une première fois en fonction de l’historique de consommation, avec l’objectif d’identifier la catégorie optimale d’un point de vue financier. Dès la mise en application, la catégorisation est en plus vérifiée mensuellement par un mécanisme automatisé. Ainsi, un changement de catégorie à la demande du client peut se justifier dans des cas plutôt exceptionnels, notamment en cas de changements significatifs du comportement de consommation, comme lors de l’installation d’une borne de recharge pour véhicule électrique ou d’une pompe à chaleur.

Non, les tarifs pour l’utilisation du réseau sont les mêmes pendant toute la journée, et ne dépendent donc pas de l’heure de la consommation.

• En règle générale, il est recommandé de limiter les usages simultanés, bien qu’une utilisation simultanée d’appareils domestiques habituels mène rarement à un dépassement du seuil de 3 kW.
• Les consommateurs disposant des équipements ou appareils nécessitant des puissances plus élevées peuvent étaler leur utilisation dans le temps. Par exemple, en chargeant la voiture électrique à puissance réduite. Plus des pics de puissance peuvent être réduits, plus la facture des frais de réseau peut être diminuée.

Effectivement, tous les utilisateurs du réseau – quel que soit leur niveau de puissance de référence – peuvent contribuer à une plus grande efficacité dans l’utilisation des réseaux, à une meilleure utilisation des réseaux existants dans leur ensemble ainsi qu’au maintien de la stabilité tarifaire en elle-même. Pour ce faire, deux conseils : faire preuve de flexibilité au niveau de sa consommation en l’étendant dans le temps et en limitant les usages simultanés.